Le Moutet

27 avril 2024

Le temps n’est peut-être pas idéal aujourd’hui mais j’avais besoin de prendre l’air. Je décide de monter au Moutet où je suis à peu près sûr de croiser des chamois , d’autant que je pars très tôt et serait certainement le premier sur les lieux.

Je me gare au sanctuaire de Notre-Dame-de-Bois-Vert, où déjà ici la vue vaut le coup d’œil malgré la couverture nuageuse du jour. Il y a même un léger crachin, mais il semble que je sois bien le premier sur les lieux, plutôt de bonne augure pour la rencontre de la faune locale. Bien que très nuageux la lumière est plutôt bonne pour la photo, le vert est très saturé après toute cette pluie… et c’est toujours mieux que les ciels chargés de sable de mes dernières sorties.

L’objectif n’est vraiment pas loin à vol d’oiseau mais le terrain est très accidenté. La montée se fait en lacets jusqu’au Rocher du midi (6 longs lacets). Je monte avec la pluie, la neige, un vent assez fort par moment et parfois une combinaison de l’ensemble.

Plus que quelques mètres avant le Rocher du Midi

Au Rocher du Midi la vue se découvre complètement sur le bocage Champsaurin. Les champs sont d’un beau vert hyper saturé… mais à vrai dire mon attention ne se porte pas trop de ce côté. Dans la pente juste au-dessus j’aperçois mes deux premiers chamois de la journée. Ils sont curieux de ma présence et je ne semble pas les effrayer plus que ça. C’est un bouc accompagné d’une chèvre qui ne me quitteront jamais des yeux sans s’enfuir pour autant. Leurs pelages un peu dégarnis montrent que la mue de printemps a déjà commencée.

La pente s’adoucit nettement jusqu’au bois qui abrite la cabane de Moutet. Par contre le vent, lui, souffle de plus en fort en charriant les flocons de neige.
C’est à ce moment que je rencontre une belle harde de chamois. Ils sont à l’abri dans le bois et m’ont bien repéré… ce n’est pas étonnant car l’arrivée est complètement à découvert. Je compte une trentaine d’individus, peut être bien plus car il fait sombre dans le bois. Assez vite un bouc se fige face à moi et me fixe droit dans les yeux. Pendant ce temps, ça s’agite derrière, et la harde s’enfuit par petits groupes dans le bois avec les éterlous de l’année dernière. Quelques boucs font diversion et viennent plutôt de mon côté.

Une fois tout ce beau petit monde à l’abri il ne me reste que quelques mètres pour atteindre la cabane de Moutet et un dernier petit effort pour monter à son sommet le plus proche. La vue se dégage sur le Noyer où le soleil perce par endroits.

Je pensais revenir en faisant la boucle par les pentes de Coste Folle mais quelques névés mal placés me dissuadent d’aller plus loin. Je redescend donc par le chemin aller. Le vent disperse peu à peu les nuages et j’ai le droit à quelques belles percées du soleil sur le Champsaur.